Fodé Mansaré dribble toujours (Midi Libre)
 
 

Article parru dans le Midi Libre du 20 Mai 2005 :


Ses dribbles chaloupés ont fait lever les travées de la Mosson aussi souvent qu'ils les ont fait se rasseoir. Parfois enthousiasmant par sa capacité à rendre fada une défense, souvent désespérant à force de s'oublier dans le dernier geste, le dribbleur fou risque fort d'offrir ce soir son dernier tournis au public montpelliérain.

Encore vague, son avenir devrait épouser d'autres latitudes, même si aucun certificat de divorce n'a filtré à ce jour, du club ou du joueur. Lequel n'exclut d'ailleurs toujours pas de poursuivre l'idylle qui dure depuis six ans au pays des Grisettes. « Pour l'instant, je ne sais pas si je pars ou non. » Il semble tout de même peu probable que son avenir se conjugue encore avec celui de Montpellier, alors que le club s'est lancé sur la piste d'un milieu gauche, alors qu'une saison supplémentaire en L2 n'est pas une perspective joyeuse pour le joueur dont le contrat arrive à son terme. Même si la piste Toulouse, très chaude au Mercato, s'est sérieusement refroidie depuis.

S'il part, s'il fait effectivement ses derniers pas à la Mosson pour la réception de Dijon ce soir, l'ex-attaquant reconverti dans le couloir gauche vivra un nouveau grand plongeon. Du monde pro, il ne connaît que sa « famille, mon club de cœur. Si je pars, il va beaucoup me manquer. Mon seul regret, c'est que l'on n'a pas réussi à remonter. Pourtant, on a fait ce qu'il fallait. Après, c'est le foot qui décide. » Déboulé à même pas 18 ans du GFCO Ajaccio, celui d'Olmeta et du National, au cœur de l'année 1999 grâce à Dominique Ciccada qui l'avait découvert en Afrique, le Guinéen n'est pas tout à fait un produit de la ferme. Bien que son pedigree officiel affiche depuis six ans un audacieux "formé à Montpellier".

C'est, disons, sur les bords de la Mosson qu'il y a fini sa formation de footeux. C'est surtout ici qu'il s'est épanoui avec ses potes Bamogo, Cissé et bien d'autres depuis, puisque le Fodé de son arrivée n'a pas changé. « Ici, tout lemonde m'apprécie, et moi j'apprécie tout le monde. » Toujours décontracté, les dents qui trahissent son éternelle bonne humeur, il porte en étendard sa faculté de prendre la vie en rigolant « Regarde, aujourd'hui, il fait beau. Je fais un métier que tellement de gens aimeraient faire. Non, non, il n'y a pas de raison que je change. »

A une nuance près. Arrivé dans l'anonymat, l'enfant de Conakry repart avec, sous le bras, un dossier de 87 matches de L1, dans la peau d'un attaquant, puis d'un milieu au fil du temps, et un statut d'international acquis le 28 décembre 2001. Ce maillot-là, c'est celui de « la reconnaissance. C'est important de jouer pour son pays. Et puis j'y retrouve beaucoup d'amis que je n'ai pas l'occasion de voir le reste du temps. »

Des qualifications pour la coupe du monde à la L2, Fodé Mansaré a souvent vécu le grand écart depuis dix mois. Aujourd'hui, il estime n'en retirer que du bon. « J'ai beaucoup appris. La L2, c'est beaucoup plus dur, plus physi que que la L1, il y a moins d'espace. » Pas sûr pour autant qu'il ait envie de poursuivre cet apprentissage un an de plus.

Propos Recueillis par Jérôme DIESNIS pour le Midi Libre.

 
 
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